Face à l’accroissement du taux de chômage au Bénin et à la réduction des recrutements dans l’administration publique, l’auto-emploi demeure la seule porte de sortie pour la jeunesse béninoise. Plusieurs jeunes l’ont compris. Seul problème, ils ont du mal à trouver l’idée géniale qui leur permettront de se lancer à leur propre compte, tant les secteurs d’activités traditionnels sont bondés de monde. Sauf ceux de l’écoconception et des emplois verts qui restent encore assez vierges et attendent d’être promus pour révéler tous leurs secrets.
L’écoconception et les emplois verts existent déjà mais n’ont pas eu autant de valeur qu’aujourd’hui pour les dirigeants du monde. Et pour cause ! Dans un monde où les changements climatiques constituent un sérieux problème planétaire, la promotion de l’économie verte est devenue une question d’importance pour les nations. C’est pourquoi de plus en plus de nations, et bientôt le Bénin, s’investissent dans la promotion des emplois verts qui en même temps qu’ils procurent une croissance économique, assure la sauvegarde de l’environnement. Spécifiquement, les emplois verts sont l’ensemble des métiers dont la finalité et les compétences mises en œuvre contribuent à mesurer, prévenir, maîtriser, corriger les impacts négatifs et les dommages sur l’environnement. Quant à elle, l’écoconception est un terme désignant la volonté de concevoir des produits respectant les principes du développement durable et de l’environnement.
Au Bénin, plusieurs Béninois s’investissent déjà dans ces deux secteurs d’activités mais ne comprennent pas toujours leur importance à la fois économique et environnementale. Ce qui fait que pour certains, c’est un passe-temps et pour d’autres, c’est un travail à défaut de mieux. Il s’agit entre autres le maraîchage, la création de pépinières, ou la fabrication d’objets d’art à partir de sachets ou boîtes de conserves, qui nourrissent plusieurs familles béninoises.
Toutefois, les emplois verts vont bien au-delà de ces exemples cités. On peut y retrouver tous les métiers de l’assainissement et du traitement des déchets. C’est un secret de polichinelle que les responsables d’ONG de ramassage des ordures gagnent très bien leur vie tout en rendant un précieux service à l’environnement. Nous avons aussi les métiers de la production et de la distribution d’énergie. Cette activité est encore assez vierge au Bénin et tout porte à croire qu’elle va connaître dans les toutes prochaines années un grand essor. Déjà on remarque des entreprises de distribution de panneaux solaires, et autres stratégies d’électrification à partir de la biomasse. Il y a aussi les métiers de la protection de la nature qui peuvent se traduire par le développement de l’écotourisme qui connaît de plus en plus d’adeptes.
Pour ce qui est de l’écoconception, il y tous les artisans qui utilisent les déchets et autres rebuts pour fabriquer d’intéressants objets d’art. Ils sont encore très peu nombreux au Bénin. Mais leur nombre s’accroît de plus en plus. Ces artisans n’hésitent plus à affronter la puanteur des tas d’ordures pour faire le tri de vieilles boîtes de conserve, d’objet usagers, de sachets et autres pour en faire de sublimes pièces artisanales qui ne manquent pas de séduire à la fois les étrangers et les autochtones. A défaut d’être au nombre de ces artisans, plusieurs jeunes chômeurs béninois pourront certainement faire fortune en promouvant cette activité à travers la mise en place de structure de vente et de promotion de ces articles.
Les jeunes de plusieurs pays ont déjà compris l’importance de ces secteurs d’activité et s’y investissent déjà. Il urge que la jeunesse béninoise se sorte du chômage en louchant vers ces deux secteurs. En tout, comme le dit un expert de la Banque africaine de développement, « Si l’Afrique a raté la révolution industrielle, elle ne doit pas rater la révolution écologique ».
Jesdias LIKPETE
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire