Construction d’un "Sanimarché" à Dogbo : L’option un marketing social sanitaire gagnant - Équité & Développement

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18 nov. 2016

Construction d’un "Sanimarché" à Dogbo : L’option un marketing social sanitaire gagnant

Le Sanimarché de Dogbo construit par Protos et ses partenaires

Autorités politico-administratives départementales et communales, populations et bénéficiaires directes des interventions de Protos, tous réunis au Centre des Jeunes et de Loisirs de Dogbo ont célébré, sur invitation de l’Ong belge, la Journée Mondiale des Toilettes le 18 novembre 2016. Occasion pour Protos et ses partenaires de procéder à l’inauguration du tout premier Sanimarché du Bénin. C’était le vendredi 18 novembre 2016.
La défécation à l’air libre constitue une importante préoccupation sanitaire au Bénin. Pour répondre à cette urgence sanitaire et environnementale, l’Etat béninois a dans sa Stratégie nationale d’hygiène et d’assainissement de base (SNHAB) adopté l’approche de l’« Assainissement total piloté par les communautés » (ATPC). Cette approche qui vise principalement à susciter un changement dans le comportement sanitaire des communautés préconise un processus de sensibilisation sociale stimulé par des facilitateurs à l’intérieur comme à l’extérieur des communautés. S’inscrivant dans cette perspective, l’Ong belge PROTOS avec l’aide de ses partenaires, en plus de son accompagnement direct aux communautés en matière d’eau, d’hygiène et d’assainissement, s’est engagée dans un marketing social de l’assainissement visant les populations des communes de Dogbo, Lokossa et Athiémé. C’est dans ce cadre qu’elle lance l’expérimentation d’un « Sanimarché » dans la commune de Dogbo afin d’apporter les informations nécessaires aux populations, tout en leur offrant l’opportunité de d’acquérir des modèles de latrines techniquement viables et financièrement abordables.

A la cérémonie d’inauguration de ce tout premier Sanimarché du Bénin jumelée à la célébration de la journée mondiale des toilettes, le premier adjoint au maire de Dogbo, Dénis Sossoukpoui souligne qu’au Bénin, 76% de la population rurale pratique la défécation à l’air libre. « L’utilisation des toilettes n’est donc pas une réalité dans notre pays pour bon nombre de personnes », explique-t-il pour se féliciter de la réalisation de cette infrastructure dans sa commune. Aussi, remercie-t-il Protos « pour son engagement et ses actons » à l’endroit de la commune de Dogbo avant d’inviter les usagers et autres populations à visiter et à utiliser l’infrastructure.

A sa suite, le coordonnateur de la composante hygiène et assainissement de la direction départementale de la santé et représentant le directeur départemental de la santé, Germain Alohou, a salué un projet innovant qui permettra aux communautés de la commune de Dogbo et environs de gravir l’échelle de l’assainissement à travers la réalisation d’ouvrages d’assainissement durables. Tout en félicitant chacun des acteurs qui ont permis l’effectivité du projet, il a émis un appel à l’endroit des maires en tant que maîtres d’ouvrages pour la pérennisation des acquis de la mise en œuvre de l’ATPC dans leur commune par PROTOS ou autres partenaires. A l’endroit des préfets de départements, il adresse une invitation à favoriser l’ancrage institutionnel du programme afin d’amener l’initiation du Sanimarché à l’échelle de toutes les autres communes du Mono et du Couffo en particulier et en général de tout le pays.

Avant de procéder à la coupe symbolique de ruban, le représentant résident de Protos au Bénin, Harald Van Der Hoek, a souligné qu’il est aujourd’hui important de passer des latrines locaux à des latrines durables. Et c’est l’un des objectifs de l’expérience de marketing social engagée par Protos dans la commune de Dogbo. Et au regard de l’importance de l’initiative, il a souhaité que d’autres « Sanimarché » voient le jour dans toutes les autres régions du pays afin qu’ensemble le pari de l’assainissement pour tous soit gagné.

Un joyau et un modèle

Fruit du partenariat entre Protos, la mairie de Dogbo et la Municipalité de Roeselare, ville jumelle de Dogbo en Belgique, ce premier Sanimarché du Bénin est financé en grande partie par le projet « Cascade » mis en œuvre par Protos. Il est composé de quatre latrines à fosses septiques dont deux pour les femmes ; deux latrines familiales ECOSAN à doubles fosses alternantes à plaques chauffantes et à une cabine dont une pour les femmes ; deux latrines familiales VIP rectangulaires à fosse unique non maçonnée à double cabines dont une pour les femmes ; deux latrines familiales de type « mozambique » dont une pour les femmes ; quatre urinoirs dont deux pour les femmes ; de cinq douches dont trois pour les femmes ; trois lave-mains en béton recouverts de plastiques et quatre lave-mains en porcelaine et d’un bureau pour le gestionnaire-animateur. Le Sanimarché est également doté d’outils de marketing à savoir posters, dépliants, catalogues et divers équipements qui peuvent entrer dans la réalisation d’une latrine.

En même temps de permettre aux usagers du marché de Dogbo d’avoir accès à des toilettes propres, il permettra de démontrer aux populations qu’il y a plusieurs types et gamme de latrine que chacun peut réaliser en fonction de ses moyens et de ses préférences. Le gestionnaire-animateur de l’ouvrage, en plus de veiller à une bonne utilisation des locaux, s’assurera de promouvoir ces différents types de latrines et de mettre en relation les personnes désireuses de s’en construire avec les maçons formés à cet effet par Protos.

Jesdias LIKPETE


IMPRESSIONS DE QUELQUES PERSONNALITÉS

Harald Van Der Hoek, Représentant résident de Protos au Bénin
« J’espère que beaucoup d’autres sanimarché verront le jour un peu partout au Bénin »
C’est avec beaucoup de joie que nous avons procédé à l’inauguration de ce Sanimarché. Comme l’a dit lors de la cérémonie le premier adjoint au maire, seulement 5% de la population rurale ont accès à l’assainissement de base. Cela veut dire que plus du trois-quarts fait encore de la défécation à l’air libre. Tout cela constitue des risques sanitaires et des risques pour l’environnement. Il y a beaucoup de comportements hygiéniques et sanitaires à améliorer au Bénin. C’est sur cette base que Protos s’est lancé depuis 2014 dans l’approche « Assainissement total piloté par les communautés (ATPC) » retenue par la stratégie nationale d’hygiène et d’assainissement de base. Protos exécute cette approche dans trois arrondissements des communes d’Athiémé, Dogbo et de Lokossa. La mise en œuvre a commencé timidement avant de commencer à prendre de l’ampleur. Nous espérons certifier 80 localités « fin de la défécation à l’aire libre » d’ici la fin de l’année. 80 localités représentent environ 12 000 habitants. Cela peut paraître peu, mais ce n’est qu’un début. Les gens prennent beaucoup plus au sérieux la question. Les populations construisent aujourd’hui par leurs propres moyens les latrines. Il y en a qui s’entraide pour y arriver. Certes, les matériaux utilisés pour faire ces latrines ne sont pas durables. Toutefois, c’est déjà un très bon début. Avec le Sanimarché, nous comptons leur montrer qu’il y a d’autres alternatives qui épousent le pouvoir d’achat de chacun. Il y a par exemple les latrines ordinaires où une fois le trou remplit, on procède à la vidange. Il y a aussi les latrines ECOSAN où une fois le trou de la latrine rempli, l’excréta est composté et peut servir d’engrais. Donc selon les besoins, par exemple celui qui a un jardin maraîcher pourrait investir dans une latrine ECOSAN. A cet effet, nous avons formé un groupe de maçons dans les trois communes. Ils connaissent les différentes techniques.
J’encourage les gens à venir visiter les locaux de ce sanimarché. J’espère que ce sanimarché sera un succès et que beaucoup d’autres sanimarché verront le jour un peu partout au Bénin.

J.L


Dénis Sossoukpoui, PAM de Dogbo
« L’objectif de la mairie est de dupliquer l’approche dans toutes les localités de la commune »
Nous éprouvons aujourd’hui beaucoup de satisfaction et de joie à la vue de ce joyau qui vient d’être mis à la disposition de la population de Dogbo en général et en particulier des usagers du marché central. Ce sanimarché est la bienvenue.
Par rapport au projet ATPC, la mairie s’implique à travers les élus locaux, les chefs d’arrondissement par la sensibilisation. Nous avons compris avec les partenaires que quand ont met tout à la disposition des populations, elles ne prennent pas les ouvrages au sérieux. La raison, parfois, c’est que l’ouvrage qui leur est construit ne répond pas à leur goût. Mais quand c’est elles mêmes qui déboursent pour réaliser la latrine, elles prennent beaucoup plus soin de cela. Le travail consiste donc à leur montrer les différents types de latrines qui existent afin qu’elles puissent faire leur choix selon leur besoin et leur goût. Donc, au niveau de la mairie, nous nous impliquons véritablement dans la sensibilisation et l’accompagnement des équipes de nos partenaires sur le terrain.
L’objectif de la mairie, c’est de dupliquer l’approche dans toutes les localités de la commune. Nous sommes en train de prévoir une ligne pour une plus grande sensibilisation afin que les gens puissent s’approprier l’approche.
Je finis en demandant aux populations de comprendre que l’hygiène participe de leur propre bonne santé. Nous y attachons un grand prix parce qu’une population malade ne peut pas travailler afin que nous ayons le développement.
J.L

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