Les écosystèmes et la biodiversité participent fortement au bien-être et à la résilience des communautés, surtout les plus pauvres. Elles y tirent presque tout ce qui contribue à leur subsistance : eau de boisson, aliments, ressources halieutiques, produits phytosanitaires, etc. Ainsi, en décidant d’en faire un des domaines thématiques prioritaires des actions de développement du futur, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) entend donner plus d’envergure aux actions entreprises pour apporter une réponse efficace à la détérioration progressive des écosystèmes naturels en Afrique de l’Ouest. Pour ce faire, elle a sollicité l’expertise de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) en lui confiant le groupe sur la Conservation de la biodiversité et dont la contribution sera d’accompagner les Etats de la communauté à faire face de manière plus efficace aux enjeux de la préservation du patrimoine naturel de la région.
Se prononçant à l’ouverture de l’atelier, le représentant du directeur régional de l’UICN-PACO, Aimé Nianogo, souligne que la complexité des problèmes et des défis liés à la gestion des écosystèmes exige une approche par écosystème. « …c’est-à-dire une gestion qui intègre les terres, l’eau et les ressources vivantes pour favoriser la conservation et l’utilisation durable des ressources naturelles, afin de respecter les interactions dans les écosystèmes dont l’être humain dépend », explique-t-il. Pour lui, la gestion intégrée des écosystèmes permet d’aborder de façon globale et intersectorielle mais aussi, de manière plus efficace, la plupart des objectifs des conventions internationales sur l’environnement et ainsi, d’engendrer de multiples bénéfices. Partant, Aimé Nianogo a émis le vœu que l’atelier permette de capitaliser les expérience de concertation menées dans divers cadres pour identifier ensemble un mécanisme régional adapté afin de renforcer les actions de gestion intégrée des écosystèmes naturels.
Le représentant du ministre du ministre de l’environnement et des ressources forestières du Togo, Tata Amegbor a souligné dans son allocution de lancement officiel des travaux que la sous-région ouest-africaine accorde une grande importance à la problématique de gestion durable des écosystèmes. Selon lui, l’atelier tire son origine de la Conférence des parties de la Convention sur la diversité biologique (CDB) tenue en 2000 qui a su adopter les douze principes de gestion des écosystèmes naturels et baliser la voie pour une synergie des efforts en vue de la restauration de l’équilibre des écosystèmes et la santé des milieux naturels. Aussi se félicite-t-il du bon début de partenariat qui a commencé à naître entre les pays de l’Afrique de l’Ouest et l’UICN grâce au projet « Partenariat pour la gouvernance environnementale en Afrique de l’Ouest (PAGE ».
De riches travaux
Considérer comme la réponse positive de la CEDEAO et de l’UICN à l’appel de l’atelier de Cotonou pour un renforcement de la coopération sous régionale en matière de gestion intégrée des écosystèmes et la préparation d’un plan d’actions régional sur la gestion intégrée des écosystèmes en Afrique de l’Ouest, l’atelier de Lomé a largement permis de prendre de l’avance pour une gestion concertée et efficace du patrimoine naturel des pays ouest-africain. En effet, pour rendre régulières les concertations et évaluer l’état de dégradation et de gestion des écosystèmes naturels partagés, l’UICN et ses partenaires dans le cadre du projet PAGE ont jugé important de poursuivre le dialogue régional en mettant en place un mécanisme de concertation assorti d’un plan d’action et d’une feuille de route pour la région Ouest africaine. Ainsi, au cours des deux jours de travaux, il a été question d’analyser les mécanismes de concertation du plan de convergence et du cadre de concertation sur les ressources en eau de la CEDEAO ; de proposer les passerelles nécessaires à la mise en place d’un mécanisme conjoint pour les forêts et les ressources en eau. Les participants composés d’acteurs étatiques, de la société civile ou d’institutions nationales et internationales, ont également étudié les conditions préalables à la mise en place, l’architecture institutionnelle et le fonctionnement du mécanisme régional de concertation sur la gestion intégrée des écosystèmes, et défini les principales missions et attributions du mécanisme puis préparé un plan d’action du mécanisme assorti d’une feuille de route.Il est attendu d’un tel mécanisme que les connaissances, les expériences réussies et les leçons soient mieux partagées et valorisées et qu’il y ait plus de synergie et une mutualisation plus efficace des efforts afin de faciliter la gestion intégrée et durable des écosystèmes naturels en Afrique de l’Ouest.
L’expérience du Togo
En plus de ratifier, à l’instar de la plupart des pays de l’UEMOA et la CEDEAO, les instruments juridiques internationaux en matière de conservation des ressources biologiques, le Togo a également mis en place un cadre national de biosécurité et s’est doté d’une loi sur la biosécurité. L’objectif selon le représentant du ministre de l’environnement et des ressources forestières togolais, Tata Amegbor, est d’asseoir un régime de biosécurité susceptible de promouvoir une utilisation saine des nouvelles applications techniques et technologiques au profit du développement durable.Par ailleurs, le pays dans le respect des principes et fondements des accords multilatéraux sur l’environnement, s’est engagé à réduire à l’horizon 2020, le rythme de dégradation et de fragmentation des habitats naturels à 2% à travers l’orientation B de sa stratégie et plan national pour la biodiversité. Sur le plan bilatéral, le Togo a établi des mécanismes de concertation et des conventions de partenariat pour la gestion intégrée des écosystèmes de partenariat pour la gestion intégrée des écosystèmes naturels transfrontaliers avec ses voisins notamment le Bénin et le Ghana. En exemple, Tata Amegbor cite le projet « Création de Réserve de Biosphère transfrontalière de Deltat du Mono ». Une initiative qui constitue un exemple concret d’harmonisation des efforts et de mécanisme de concertation pour la gestion durable des écosystèmes naturels avec l’appui technique et financier du ministère fédéral de l’Allemagne chargé de l’environnement. Il y a également le Programme d’appui aux Parcs de l’Entente (PAPE) dont l’objectif est de renforcer durablement la conservation des écosystèmes naturels du complexe WAPO (les parcs W, Arly, Pendjari et Oti-Kéran-Mandouri) dans une perspective régionale et avec optimisation des bénéfices pour les populations riveraines.
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