Afin susciter l’engagement populaire et citoyen pour la
promotion de l’hygiène et l’assainissement, la représentation béninoise du WSSCC
(Conseil de concertation pour l’hygiène et l’assainissement, en français) a
lancé la Campagne sociétale pour l’accès universel à l’hygiène et à
l’assainissement. Dans ce cadre, une séance de déclenchement de l’initiative au
niveau des hommes et femmes des médias a eu lieu ce 19 novembre, date dédiée à
la célébration de la Journée Mondiale des Toilettes.
Cette séance avec les journalistes fait partie d’une série
de rencontres prévues par le WSSCC et ses partenaires pour susciter une grande
mobilisation autour de la question de l’hygiène et de l’assainissement. Il
s’agit de se donner les moyens nécessaires pour, d’une part, induire un
changement positif de comportement au niveau des populations, et d’autre part,
une prise de conscience des politiques de l’intérêt qui doit être accordé à ce
secteur.
Dès l’entame des échanges avec les professionnels des médias,
toutes spécialités confondues, Félix Adégnika, coordonnateur du WSSCC Bénin
insiste sur la nécessité de leur implication pour la réussite de la lutte pour
l’accès universel à l’hygiène et à l’assainissement. « Vous êtes des
acteurs importants sans lesquels le combat de l’hygiène et de l’assainissement
dans le contexte actuel aura du mal à porter », souligne-t-il.
Cela est d’autant plus important, explique-t-il, que ce
sous-secteur ne se porte pas bien au Bénin. En effet, 87% de la population
béninoise n’utilisent pas encore de toilettes améliorées. Et sur ce nombre, 22%
ont recours à des toilettes partagées. Pendant ce temps, plus de la moitié de
la population du Bénin (53%) pratique la défécation en plein air.
Sur le plan de l’hygiène, 35% des ménages ne disposent pas
de dispositifs de lavage des mains et sur 29% de personnes ne se lavent pas les
mains après les toilettes.
Une situation dramatique qui, selon le Coordonnateur du
WSSCC Bénin favorisent l’émergence et la persistance de plusieurs maladies dont
le choléra, la fièvre à virus lassa, la gale, les infections chez les enfants,
etc. ; et leur lot de décès.
Nécessaire prise de
conscience collective
Au regard de l’ampleur de ce problème sanitaire, une prise
de conscience collective est urgente afin d’accélérer le processus pour l’accès
de tous à des installations d’hygiène et d’assainissement. Autrement le Bénin
ne pourra pas être au rendez-vous de l’agenda 2030 en ce qui concerne l’ODD 6.
Pour Pie Djivo de la Direction nationale de la santé
publique, les efforts fournis jusque-là ne sont pas suffisants. « La
situation ne fait pas beaucoup réagir nos autorités. Les chiffres sont là et ne
mentent pas », s’indigne-t-il. Et d’ajouter « Il est dit qu’en 2025,
nous devons être à 75% de la valeur cible. Mais aujourd’hui, nous sommes encore
à 12% et le taux de progression n’augure pas de ce que nous serons au
rendez-vous ».
Une inquiétante situation qui contraste avec les choix
opérés jusque-là par les politiques, déplore Félix Adégnika. Il fustige
notamment le déclassement institutionnel de la structure en charge l’hygiène et
de l’assainissement d’une direction en service et le trop faible financement du
sous-secteur à l’interne. « Alors qu’il est attendu 3,5 milliards de FCFA
pour le sous-secteur, c’est seulement 100 millions que le budget national lui a
consacré cette année. Et l’année prochaine, ça pourrait être 50
millions », regrette le coordonnateur du WSSCC.
Lire aussi : Accès à l’hygiène et l’Assainissement : Acteurs du secteur et Médias s’engagent pour plus d’inclusion |
Dans le même temps, le sous-secteur de l’hygiène et
l’assainissement est confronté à un déficit criard ou à la non actualisation de
documents cadre et réglementaires. Ce qui favorise le piétinement constaté
jusque-ici.
Les échanges et les éclaircissements apportés aux
préoccupations des journalistes, leur ont permis de mieux appréhender la
situation, le danger qui prévaut et donc de s’engager unanimement pour
accompagner la dynamique déjà en cours.
Jesdias LIKPETE
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire