Projet de nutrition communautaire au Bénin : Lutter efficacement contre l’insécurité alimentaire - Équité & Développement

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12 févr. 2012

Projet de nutrition communautaire au Bénin : Lutter efficacement contre l’insécurité alimentaire

Femmes dans l'agriculture
D’après l’analyse globale de la vulnérabilité et de la sécurité alimentaire et nutritionnelle (AGVSAN) réalisée en 2009, 25% de la population béninoise est en situation d’insécurité alimentaire. Face à ce constant aussi inquiétant, le gouvernement du Bénin entend apporter une réponse efficace à travers le projet de nutrition communautaire. Un programme ambitieux exécuté par Plan Bénin avec l’appui de la Banque Mondiale afin d’améliorer l’état nutritionnel de plusieurs enfants et femmes.

Selon les résultats de l’étude, 37% des enfants béninois, soit un tiers des enfants de 6 à 59 mois, souffrent de malnutrition chronique. Dans le même temps, au niveau national, 9% des femmes âgées de 15 à 49 ans sont touchées par la dénutrition chronique et 4,7% par la malnutrition aigüe. Un tableau sombre de l’alimentation et de la nutrition caractérisé globalement par des déficits énergétiques chez les femmes en âge de procréer, le retard de croissance chez les enfants de moins de cinq ans et des carences en micronutriments que le Projet de nutrition ambitionne de corriger.
D’un coût global d’un milliard sept cent dix-huit mille trois cent quatre-vingt-dix mille cinq cents (1 718 390 500) francs CFA, ce projet vise à contribuer à l’amélioration de l’état nutritionnel de 19 800 enfants des zones pauvres à taux de malnutrition élevé grâce à un mécanisme novateur de prestation de services de nutrition au niveau communautaire en ciblant 72 000 mères et 24 grands-mères. Cofinancé par la Banque Mondiale à travers le fonds japonais de développement social (soit 1 398 890 500 FCFA), il sera mis en œuvre durant les quatre prochaines années par Plan Bénin dans 160 villages de communes à risques d’insécurité alimentaire et nutritionnelle. Il s’agit des communes de Cobly, Ouaké, Karimama, Tchaourou, Adja-Ouèrè, Bonou, Ouinhi, Lalo, Athiémé et Zè.
La mise en œuvre du Projet de nutrition communautaire à travers ses quatre composantes, sera axée sur le développement des capacités des communautés à intégrer des approches mutualistes dans la prise en charge des problèmes nutritionnels et celles des obligataires de droits à mieux cerner les concepts de l’alimentation et de nutrition, et en prendre compte dans leurs plans de développement. Ainsi, grâce à une recherche formative, il sera mis en œuvre des essais de pratiques améliorées qui valorisent prioritairement les initiatives et solutions endogènes en relation avec les problèmes de malnutrition identifiés au niveau communautaire ; développer un processus de plaidoyer pour amener les décideurs au niveau local (maires, chefs d’arrondissement, membres des conseils communaux, etc.) et les partenaires au développement à s’investir dans la nutrition.

Nécessaire collaboration des acteurs locaux

Pour la réussite du Projet, l’accompagnement des élus communaux et locaux est fondamental. Car, l’approche qui sera utilisée pour la mise en œuvre du projet est le "faire-faire" et nécessite l’intervention des ONG locales. Celles-ci se chargeront de la mise en œuvre, du suivi et de la supervision des activités du projet dans les différents villages retenus. A cet effet, les autorités locales et leur association faîtière (Association nationale des communes du Bénin, ANCB) sont invitées à se montrer solidaires et se mettre aux côtés de ces ONG dans la mise en œuvre des activités du projet. Par ailleurs, dans le but de rendre pérennes les acquis du projet, il est souhaité de ces autorités locales, une appropriation des différents objectifs du projet et l’intégration dans les Plans de développement des communes, d’une ligne consacrée à des activités nutritionnelles. La composante 3 du projet porte d’ailleurs sur cette préoccupation majeure pour l’aboutissement de la lutte contre l’insécurité alimentaire. Une telle prise en compte devrait à la longue apporter une sensible amélioration dans la situation nutritionnelle et alimentaire des jeunes enfants de moins de 5 ans et des femmes en âge de procréer, aujourd’hui, plus que jamais critique.

Jesdias LIKPETE

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